Wage and productivity growth debate (en francais)

PEF Steering Committee member Mathieu Dufour passed along this message:

For the French readers amongst you, there is a debate currently going on in Le Devoir about the disconnect between wage and productivity growth.

I first wrote an Op-Ed stating said disconnect and asking how long we were going to ask people to increase their productivity without paying them more. Then the Institut Économique de Montréal (our local Fraserites) sent somebody to respond.Which elicited another from a sociology professor à the Université de Montréal, defending my original point and expanding it.

I have written another piece myself, basically showing that the statistical arguments of the fellow who responded to me are either fallacious ou non-valid. This one has not been published yet, but I can send it to whoever might be interested.

2 comments

  • Here is the last installement of the series, as it seemed a little too statistically-focused for Le Devoir to publish :

    Réplique

    La stagnation des salaires au Canada : une erreur statistique?

    Mathieu Dufour, Associé de recherche au Centre canadien de politiques alternatives et professeur adjoint au département d’économie à l’Université Dalhousie à Halifax

    La réponse de Mathieu Laberge (Avec la mondialisation, l’accroissement du niveau de vie passe par la création de richesse, Le Devoir, 4 août 2007), de l’Institut économique de Montréal, à mon article paru dans l’édition du 1er août 2007 du Devoir (Produire avant de redistribuer. Combien de temps?), m’a un peu surpris, puisqu’elle remettait en question l’existence même du phénomène que j’y soulignait. Après vérification, il semble bien qu’il y ait eu confusion : les salaires stagnent bel et bien depuis à peu près trois décennies tandis que la productivité progresse, même si le choix des méthodes statistiques utilisées est important. Il me semble donc utile de rectifier certains faits afin de clarifier la situation.

    En gros, la réplique de Mathieu Laberge tient en quatre points : (1) Mes résultats dépendent de la période analysée ; (2) de la manière dont les données sont standardisées (à plus de 54 %) ; (3) les travailleurs ne gagnent pas que des salaires, mais aussi des dividendes et des revenus d’investissement ; et finalement (4) des salaires plus bas et une augmentation de la productivité permettent au Québec de concurrencer les pays émergeants.

    Je commencerai par le second. Pour comparer productivité et salaires réel, il faut pouvoir faire abstraction de l’inflation. Pour les salaires, j’ai utilisé l’indice des prix à la consommation, c’est-à-dire les prix qui influencent le pouvoir d’achat des travailleurs, alors que pour la productivité, j’ai employé un indice qui comprend en plus le prix des intrants utilisés dans la production (les matières premières, la machinerie, etc.). Le problème que souligne M. Laberge est que ces deux indices n’évoluent pas à la même vitesse. C’est vrai : de 1960 à 1977, les prix des intrants a augmenté plus rapidement que celui des biens de consommation, alors que le contraire est vrai de 1977 à 1991. Depuis, ils varient à peu près à la même vitesse. Même si on peut dire que l’utilisation d’indices différents est justifiée parce que le prix des intrants importe peu aux travailleurs, plus intéressés par les prix en magasin, j’ai fait l’exercice de prendre le même indice pour les salaires. Nous verrons un peu plus bas la différence réelle qui en résulte.

    Pour ce qui est du premier point, j’ai affirmé que les salaires stagnent depuis plus de trois décennies, après avoir augmenté pendant au moins les quinze années précédentes. M. Laberge réplique que si on prend la période 1957 à 2001, l’augmentation des salaires est à peu près équivalente à celle de la productivité (1,8 % contre 1,85 %). Pour cela, il se base sur un article de Tony Fisher et Doug Hostland, de Finance Canada, écrit en 2002 (A Historical Perspective on Labour Productivity, Labour Income and Living Standards in Canada).

    Le problème, c’est que ces chercheurs n’utilisent pas un indice de salaire, mais bien un indice de « masse salariale », c’est-à-dire un indice qui comprend toutes sortes de choses, telles que les contributions des employeurs à l’assurance emploi, qui ne vont pas nécessairement aux travailleurs (comme le débat sur l’utilisation des surplus de la caisse d’assurance emploi l’a bien montré). Ces autres éléments ont, eux, augmenté quelque peu pendant les trois dernières décennies, ce qui rend la distinction importante. En fait, il n’existe pas d’indice unique pour les salaires horaires qui couvre les cinq dernières décennies pour le Canada. Il y en a trois différents qui ne sont pas directement compatibles (1972-1982; 1983-2000; et de 1991 à maintenant), donc on ne peut pas faire de comparaison globale.

    Mais prenons-les un par un et voyons la différence que cela ferait de comparer productivité et salaire en utilisant un seul indice de prix (celui qui tient compte des intrants) et en commençant par 1975, le début de mes « trois décennies »: 1975-1982 : Productivité + 10,7 %, Salaires + 6,5 % ; 1983-2000 Productivité + 26,2 %, Salaires + 6,8 % ; 1991-2005 : Productivité + 24,3 %, Salaires – 0,1 %. La situation semble effectivement moins pire pour les travailleurs dans ce cas, puisque avant les salaires ne progressaient pas du tout, mais on est loin du chiffre de 54 % cité par M. Laberge. La seule différence majeure se situe pendant les sept premières années, entre 1975 et 1982, et c’est totalement tributaire du choix de date de départ : les salaires ont complètement stagné entre 1977 et 1982, même avec ce nouvel indice de prix.

    Voilà donc pour les soi-disant problèmes statistiques : une fois les objections de M. Laberge prises en compte, on voit toujours que la situation des travailleurs ne progresse pas du tout après 1991, pas vraiment dans les années 1980 et assez peu à la fin des années 1970.

    Pour ce qui est des revenus des travailleurs en sus des salaires, l’affirmation de M. Laberge est difficile à croire. Les données sur cette question sont plus difficiles à obtenir, mais Saez et Veall (« The Evolution of High Incomes in Canada, 1920-2000 ») ont montré qu’en 2000, les Canadiens dont le revenu se situe entre le 90e et le 95e percentile (donc le 5 % qui suit le 5 % représentant les gens avec le revenu le plus élevé), tirent 91 % de leur revenu des salaires – soit la quasi-totalité. Il serait surprenant que ce pourcentage augmente beaucoup à mesure qu’on descend dans les niveaux de revenu.

    Pour ce qui est du dernier point, je n’épiloguerai pas, car il parle de lui-même. M. Laberge admet que les salaires ont stagné alors que la productivité a progressé, mais dit que c’est une bonne chose dans un contexte de mondialisation. Ce faisant, il nous met face à un choix de société : Doit-on accepter des faibles salaires pour accroître la production ici? C’est exactement le propos de mon article du 1er août 2007 et de celui de M. Paul Bernard, ( « Redistribuer la richesse dans le but de la créer ») publié le 10 août.

  • Thanks very much for posting this piece!

    It would be a real pleasure to see more French content on PEF.

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